Attention aux fautes de français : il en va de votre crédibilité ! 😟

La chasse aux fautes de français est lancée. Elles peuvent nuire à la réputation d'une entreprise, quelle que soit sa taille. Plus que jamais, vous devez miser sur la qualité de la rédaction.

il y a 3 ans   •   6 minute de lecture

Par Cédric Godart
Photo by Markus Spiske / Unsplash
Table des matières

La multiplication des contenus publiés en ligne constitue un nouveau facteur de risque pour l'entreprise. La qualité du français peut en effet s'avérer déterminante dans la confiance que les internautes accordent à un artisan, à une marque ou à une entreprise.

Intolérance aux fautes : des études

L'effet délétère des fautes de français est connu dans le monde professionnel : un CV bourré de fautes d'orthographe s'avère souvent fatal pour un candidat à un poste qualifié.

De nombreuses enquêtes soulignent l'importance d'une bonne orthographe aux yeux des recruteurs francophones. Il a toutefois fallu attendre 2018 pour en mesurer l'impact sur le commerce électronique, avec la publication d'une étude universitaire menée par les professeures Brigitte Müller et Christelle Martin Lacroux.

Quelques mots sur la méthodologie. Deux types de fautes étaient distillés sur des sites e-commerce pour évaluer leur effet sur les intentions d'achat : des fautes d'orthographe et des erreurs typographiques.

Les résultats ont montré que la plupart des participants ont principalement repéré les fautes typographiques. Celles-ci sont en effet plus faciles à visualiser par les visiteurs, quel que soit leur niveau d'orthographe. Les fautes de grammaire et d'usage y ont été moins vite détectées, y compris par des individus qui déclarent pourtant avoir un bonne orthographe.

Les fautes d’orthographe sur les sites d’e-commerce peuvent en effet avoir des conséquences sur les achats, "à hauteur de la faculté d’attention des personnes, placées en position de consommateurs, et de leur niveau d’orthographe et de grammaire pour les déceler", conclut justement Florence Augustine.

Trouver des fautes orthographiques irrite

Si une personne sur deux avoue des lacunes en conjugaison ou face aux règles de grammaire, le francophone n'en reste pas moins attentif à une mauvaise orthographe en français, notamment dans un contexte administratif, sur le site internet d'une entreprise ou celui d'une institution.

Faute d'accord, fautes de syntaxe, fautes de langue, erreur de grammaire, non-sens grammatical : 88 % se disent tout simplement choqués par une faute d'orthographe !

Quelles sont les fautes les plus courantes ?

La langue française est à la fois riche et complexe. Commettre des fautes grammaticales ou syntaxiques est si... facile. Parmi les erreurs les plus courantes, on peut citer :

  • L'accord du participe passé avec l'auxiliaire avoir ;
  • Le pluriel du terme aucun ;
  • La différence entre l'infinitif et le participe passé ;
  • L'emploi de l'accent circonflexe et de l'accent grave ;
  • L'accord des couleurs ;
  • Le participe présent ;
  • La reconnaissance d'un mot invariable ;
  • L'emploi du tréma ;
  • L'accord des nombres ;
  • L'emploi du subjonctif avec "après que" ;
  • La confusion autour des anglicismes ;
  • La confusion entre subjonctif imparfait et conditionnel passé deuxième forme.

Ce ne sont là que quelques illustrations. Non, écrire sans faire de faute n'est pas une mince affaire et, oui, améliorer son orthographe demande du temps.

Progresser en orthographe : formations en ligne

Certaines organisations prennent le sujet très au sérieux : en France, CNP Assurances propose, depuis plusieurs années, des formations pour améliorer la qualité du français de ses collaborateurs.

Le projet Voltaire, service en ligne de formation à l'orthographe, fait figure d'exemple en France (et dans le monde francophone). En Belgique, l'UCLouvain a soutenu la création de PLATON, un système d'apprentissage de l'orthographe à destination des enseignants et des étudiants (notamment par le biais de dictées progressives). La plateforme est aujourd'hui baptisée Ortalia et développée par Altissia, à Louvain-la-Neuve. Ce joyau de la recherche fondamentale est ainsi mis à la disposition du plus grand nombre !

On peut être mauvais en orthographe et progresser. Bonne nouvelle !

Progresser en français = favoriser les ventes

L'étude internationale "Can't Read, Won't Buy", menée par CSA Research et publiée en juillet 2020, souligne l'importance de la langue dans la relation que les internautes entretiennent avec les marques :

  • 65 % préfèrent que le contenu soit exprimé dans leur langue ;
  • 40 % n'achèteront pas si le site web est publié dans une langue étrangère ;
  • 67 % tolèrent le mélange de langues sur un site web ;
  • 73 % souhaitent des évaluations de produits et services dans leur propre langue ;
  • 66 % utilisent des services de traduction automatisée ;
  • 83 % iront jusqu'au bout du processus d'achat s'il est correctement exprimé dans leur langue.

Comme le suggérait en novembre 2020 Ben Karl, expert franco-américain en communication d'entreprise à Los Angeles : "Seuls des traducteurs et copywriters chevronnés seront les interlocuteurs idéaux pour parler à vos cibles en utilisant des formulations qui résonnent correctement dans leur langue". Ben a parfaitement raison ! La localisation favorise l'engagement des consommateurs envers une marque.

Pour Pierre Duroy (OrthoPass), "la concurrence est rude dans des secteurs comme la banque, l'assurance ou l'immobilier. Des contrats et courriers commerciaux bourrés de fautes peuvent faire perdre des clients".

Écrire sans faute : pourquoi c'est important, commercialement

D'où l'importance pour une entreprise, quelle que soit sa taille (de l'artisant à l'ETI), de veiller à s'exprimer dans un français intelligible, précis et dénué de fautes, pour à la fois :

  • protéger sa réputation ;
  • améliorer son image ;
  • favoriser une relation de proximité (de confiance) avec les internautes ;
  • se prémunir contre les préjudices ;
  • éviter les confusions linguistiques (placement d'une virgule, utilisation inadéquate d'un terme ou d'un anglicisme)

Choisir un copywriter expérimenté

La lourde charge qui incombe au rédacteur web n'est pas à prendre à la légère. Au-delà des nécessités d'optimisation (SEO) des textes en 2021, il ne faut pas négliger l'importance de la qualité du rédacteur chargé d'une publication sensible.

Il m'est ainsi souvent arrivé de revoir des textes produits par des services de rédaction (souvent bon marché). Sur l'aspect SEO, l'efficacité des textes y est garantie et elle est généralement satisfaisante. Là n'est pas la question. Le bât blessait souvent en réalité à l'inventaire. Qu'ai-je appris ? La locution était-elle convaincante ? Quelle était la qualité de la rédaction ? Les termes étaient-ils appropriés au secteur ? Ai-je été satisfait par ma lecture ? L'entreprise m'a-t-elle convaincu de son expertise et de sa maîtrise du sujet ? L'article a-t-il répondu à mes questions et à mes attentes ?

Face à des textes légers, quoique correctement optimisés et articulés, j'étais à chaque fois appelé pour fortement retravailler le style, apporter des rectifications, leur donner plus d'ampleur, plus de nuance(s), plus de coffre et donc d'impact. Voire un semblant d'humanité.

Plus que jamais, l'expérience compte, aux côtés des techniques d'optimisation du contenu. D'expérience, conjuguer les deux donne des résultats épatants (lecture, engagement, ventes). C'est ce que j'appelle une approche SEO qualitative.

Lecteurs en sensibilité, écriture inclusive

L'écriture évolue et épouse son époque, n'en déplaise aux gardiens du temple (et du temps). Elle a notamment accompagné des mouvements d'émancipation. Le français - où le masculin l'emporte traditionnellement sur le féminin - doit ainsi composer avec ce qu'il est convenu d'appeler l'écriture inclusive. Employée par de nombreuses associations et institutions, elle s'est répandue dans les universités ces dernières années.

Ce langage épicène ne fait pas toujours l'unanimité au sein des rédacteurs, des auteurs et des journalistes. Il faut pourtant le reconnaître : en fonction de votre public-cible, son emploi s'avérer parfaitement adapté, voire nécessaire. Peu importe l'avis de l'Académie Française !

L'écriture inclusive - Crédit illustration : France Culture
L'écriture inclusive - Crédit illustration : France Culture

N'hésitez pas, si le contexte l'impose (notamment face à la question de genre), de recourir à ce qu'il est convenu d'appeler les rédacteurs et autres lecteurs en sensibilité. De nombreux copywriters sont d'ailleurs devenus spécialisés en écriture inclusive.

Il me faut préciser que je ne la pratique pas, mais l'observe avec curiosité intéressée, parfois un peu de méfiance.

Le risque zéro n'existe pas (mais)

Vous aviez peut-être besoin d'être soulagé face à tant de tension et parfois d'intimidation devant la langue française ? Fautes et erreurs sont le quotidien de tous les rédacteurs, comme le sont les agaçantes... fautes de frappe. Une orthographe irréprochable doit parfois faire composer avec l'inattention, l'acte manqué et la fatigue. Même les plus chevronnés auteurs font des fautes !

Un texte impeccable du premier coup est bien souvent illusoire (un vaste sujet de méditation !), mais il est vivement conseillé d'utiliser des outils pour réduire le nombre de fautes de français - correction automatique, correction assistée - dans un texte publié en ligne. Pas uniquement en retournant au bon vieux dictionnaire !

Corriger et relire (sans relâche)

Aucun rédacteur ne devrait, selon moi, se passer des correcteurs d'orthographe ou, mieux, d'une relecture - confort souvent associé aux rédactions ou aux agences web - pour repérer les fautes.

Progresser en orthographe fut d'ailleurs l'objet d'un autre article de ce blog, où il m'était donné l'occasion de suggérer quelques outils de correction en ligne, des applications comme Antidote et d'autres greffons utiles.

Respecter l'orthographe est un travail de longue haleine ! Il s'avère toujours payant.

Cet article vous intéresse ? Super. Que diriez-vous de le partager ?

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